Marie Christine - 25 mai 2016

"Tu as du temps libre ? Va voir l'Arche à Grasse, ils sauront te proposer des occupations !"

Poussée par un ami déjà investi dans le projet, j'ai frappé à la porte de la toute nouvelle communauté, un jour de janvier 2011.

Désir de faire "quelque chose" d'autre que l'enseignement que j'avais pratiqué de nombreuses années ? Désir de connaître ces personnes différentes, que je n'avais jamais vraiment côtoyées ? Oui, bien sûr, mais six ans plus tard, quand je me retourne sur mes expériences "archiennes" je ne peux que constater l'écart entre mes attentes premières et ce que je vis à Grasse.

Faire quelque chose ? Je suis bénévole une journée par semaine, dans la cuisine des Chefs le matin, à l'atelier-presse, l'après-midi.

Désir de rencontrer des personnes appartenant au monde du handicap mental ? Les tout premiers temps sûrement, avec cette impression de ne pas toujours avoir l'attitude qui convient, les mots ou les gestes qui rassurent et permettent l'échange.

Mais très vite, je ne suis plus venue pour faire la cuisine ni pour me familiariser avec ces personnes différentes. Je suis venue pour retrouver des amis, pour élaborer avec eux un repas, une page de journal, pour passer un moment ensemble, pour entretenir une relation d'affection.

Les personnes accueillies, comme on appelle dans une communauté de l'Arche les personnes en situation de handicap qui y vivent, sont des personnes accueillantes, au plus profond d'elles-mêmes. Cet accueil de l'autre, dans sa différence, ses fragilités, n'est jamais à sens unique. Et très vite, le besoin d'être en relation régulière est réciproque.

Ecoute, attention, présence amicale, célébration d'un anniversaire, d'une fête, simple plaisir d'être là, dans la communauté : ma vie, aujourd'hui, est très largement rythmée par mes allers-retours à Grasse ! L'Arche à Grasse y a pris, tout simplement et tout naturellement, une place considérable. Très rapidement, j'ai ressenti le besoin de m'investir plus profondément, de vivre "de l'intérieur" mon engagement dans la communauté : participation à la Commission Communication, à l'élaboration du journal, au Conseil Communautaire, au groupe des Permanents... Une irrésistible envie de ne passer à côté d'aucune des richesses de cette vie communautaire où chacun apporte ses forces et ses faiblesses.

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